Il randonnait sans but précis, comme à son habitude, dans sa forêt préférée. Son
unique motivation était de prendre l’air, seul. De se perdre un peu, aussi.
Il avait toujours trouvé un chemin qui le ramenait à son point de départ, là où il
garait son pick-up. Donc pas d’inquiétude. Marcher et se vider la tête.
Soudain, il l’aperçut dans la verdure du printemps. Inimaginable cette construction. Il
s’arrêta net. En contemplation. Il avait forcément emprunté ce même sentier par le
passé, mais jamais il n’avait prêté attention à ce qu’il venait de découvrir et qui
semblait être un refuge. Cette cabane en bois devait pourtant être là depuis quelques
temps déjà, au vu de la mousse qui la recouvrait. Il ne pouvait dégager son regard de
cette couleur, ce vert vif dans lequel se fondait ce cocon. Car c’est ainsi qu’il le
considéra. Comme un abri, une cabane à penser, un refuge pour qui aurait besoin de
s’y cacher peut-être, de s’isoler, c’était certain. Elle se fondait bien dans les fougères
cette cabane. Son toit arrondi était accueillant et incitait à faire confiance à cet
endroit, malgré le manque d’ouvertures. Seul un espace sans porte indiquait l’entrée.
L’homme se décida à bouger et à franchir les quelques mètres qui le séparaient de sa
trouvaille.
L’intérieur semblait sombre et rudimentaire. Il espérait cependant, que
l’éblouissement qu’il avait ressenti se poursuivrait lorsqu’il franchirait le seuil. Au
moment où il allait enfin y pénétrer, il sursauta et se mit à courir. Un bruit sourd,
provenant de l’intérieur retentit.
Présence humaine ou animale ? Danger ou belle surprise ?
Il ne le sut jamais car déjà, il apercevait son pick-up au bout du chemin. Il s’y rua et
s’y mit à l’abri. Reprenant ses esprits, il éclata de rire en pensant que le cocon de
quiétude qui l’avait fait rêver en pleine forêt, ne serait jamais aussi sécurisant que ce
cocon moderne dans lequel il venait de se réfugier.
Ellebasy