Meurtre au salon de coiffure
Pardon Michèle.
Je sais que tu l’appréciais ta coiffeuse. Tu l’appréciais même un peu trop d’ailleurs. Tu en tirais carrément une fierté parce qu’elle coiffait des stars. Comme si toi, tu avais besoin d’elle pour briller !
Mais moi, je ne voulais pas qu’elle coupe tes si beaux cheveux. Les femmes aux cheveux courts, c’est tellement banal ! Tu ne méritais pas cela. Elle t’a dénaturée, et il était hors de question qu’elle continue. La prochaine fois, tu serais sortie de là avec une coupe au bol !!
Alors oui, je l’ai éliminée. J’ai mûrement réfléchi à la meilleure façon de la tuer.. Elle méritait de mourir par là où elle avait pêché…
J’ai attendu le soir, l’heure où elle baissait le rideau de son salon de coiffure, pour m’introduire. Je lui ai envoyé un coup de laque supra-sticky en pleine tronche et elle s’est figée comme une mouche sur un scotch gluant. Je l’ai ficelée avec le cordon du sèche-cheveux et bâillonnée avec une serviette de toilette. Puis je me suis plantée devant elle, et là, j’avoue, j’ai pris un malin plaisir à la faire souffrir… J’ai sorti une à une toutes ses brosses et je me suis coiffée, lentement, goulument, avec délectation… Puis je me suis lavée les cheveux : shampooing, après-shampoing, crème de soin… Elle avait les yeux exorbités !!! Ah ah ! On ne coupe pas les cheveux de Michèle sans en payer le prix fort !
J’ai enroulé de longues mèches de mes cheveux autour du fer à friser ; ça faisait de belles boucles qui dégringolaient jusque sur mes reins… Et après, je lui ai fait sentir les pointes, là, juste sous son nez. Ça la faisait éternuer ! Si tu l’avais vue !
Mais non, ce n’est pas cruel. Tu ne vois pas ce qu’elle t’a fait, à toi, à moi, à nous ? Son calvaire n’aura duré que quelques heures. Combien de temps nous allons devoir te voir avec les cheveux courts, nous ?...
Bon, je te passe les détails du supplice alors. J’aurais pu l’achever avec des ciseaux ou des lames de rasoir, mais j’ai préféré quelque chose de plus propre… Je l’ai enduite de son masque ultra-décolorant à l’ammoniaque (super efficace, je dois dire, même si j’ai dû vider son stock) et la magie de la chimie a opéré en vingt minutes chrono ! Je l’ai vu se décolorer progressivement ; d’abord les vêtements, puis le corps, et le visage… Curieusement, ce sont ses cheveux noirs (belle teinture, visiblement) qui ont disparu en dernier. Et puis, plus rien ! Plus une trace de la femme qui était là avant, cette femme-là qui a effacé la Michèle aux cheveux longs.
J’espère juste que j’ai bien effacé toutes mes empreintes.